Aujourd’hui, 2 février, fête de la Présentation de Jésus au Temple, c’était la fête de la vie consacrée, ainsi que l’a instituée le pape Jean-Paul II il y a vingt ans.
C’était la première fois que c’était vraiment « ma » fête et j’aurais bien marqué cela d’une manière ou d’une autre…
En réalité ? Ce fut une grosse journée de travail où je n’ai même pas eu la messe - pour la seule fois de la semaine : pile le mauvais jour ! -, ni la possibilité de prier un office avec quelqu’un ou plusieurs autre(s). Les Laudes seule au réveil, les Vêpres seule tard, les Complies dans quelques instants, seule… La loose quoi pour un jour de fête !
Et puis, j’admets que, depuis quelques années, j’invitais les rares amis au courant de mon chemin à festoyer autour de quelques crêpes (d’ailleurs, lors de ma pendaison de crémaillère, on m’avait offert un appareil à crêpes : coïncidence ?)… parce que, pour tout vous dire, les amis et les crêpes, j’aime bien ça ! Là, ce soir, c’était remise de bulletins donc une fin bien trop tardive pour préparer de la pâte à crêpes et inviter des amis… la loose je vous dis !
Il faut dire que je faisais cours, dans cet état d’excitation si particulier qui précède les vacances.
Quand la dite prof est consacrée, elle admet aimer s’échapper parfois, le temps d’une messe comme dérobée au quotidien pour savourer tout le reste. Mais là, c’était la journée paresseuse d’une prof comme l’opinion publique l’imagine si souvent : 8h30-20h30.
Il faut dire que, ce soit, c’était remise de bulletins… jusqu’à pas d’heure.
Et la remise de bulletins, ce n’est pas vraiment de tout repos.
Seigneur, Tu sais, je les aime bien mes élèves mais leurs parents, ce n’est pas toujours si simple.
Certains, la plupart même, ça va mais Tu sais bien qu’il y a aussi ces gros relous… Ces gros relous-là qui vont me prendre plein de temps par rapport à celui que je leur ai alloué et me mettre en retard, ceux-là qui vont m’accabler sous un moulin à paroles que mon tempérament sensible peine à supporter sans me sentir très mal à l’aise, ceux-là qui critiqueront tout et tout le monde et n’aideront pas leur enfant à grandir en regardant la réalité en face.
Enfin, non, Tu ne sais pas : ce sont des gros relous mais pour moi, selon moi… pas selon Toi.
Car Toi, Tu ne les vois pas ainsi : Toi, Tu es même le gars, enfin, Dieu capable de faire l’éloge de l’ami importun !
Toi, Tu aimes et Tu sais aimer : je suis mauvaise élève mais j’aime me mettre à Ton école.
Et puis, il faut dire qu’il y aura surtout ceux-là que je sais que Tu aimes avec cette tendresse si particulière : ceux-là qui sont pauvres… pour de vrai.
Ceux-là qui me briseront un peu plus le coeur comme à chaque fois,
Ceux-là même qui me font prier en les écoutant.
Tu sais, je ne sors jamais tout à fait indemne de ces remises de bulletins…
Alors, là, pour la fête de la vie consacrée ?
Ce n’est pas la fête que j’aurais espérée pour cette première fois où je la vis en étant tout à Toi. Je l’aurais aimée super priante, super amicale, super festive. Mais je crois qu’elle était réussie cette première fête de la vie consacrée d’une jeune consacrée : je crois que j’étais là où Tu me demandais d’être, Seigneur ;
parce que, Toi, quand Tu rencontres les autres, c’est toujours la fête ;
Et surtout, je suis certaine que j’y étais avec Toi et que Tu y étais avec moi.