Zabou the terrible

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - vita consecrata

Fil des billets - Fil des commentaires

vendredi, février 3 2017

Ma première journée de la vie consacrée… de la loose ? 

http://ekladata.com/ipB-vuhLAragQbnseaM0aJLPlR0.jpg

 

Aujourd’hui, 2 février, fête de la Présentation de Jésus au Temple, c’était la fête de la vie consacrée, ainsi que l’a instituée le pape Jean-Paul II il y a vingt ans. 

 

C’était la première fois que c’était vraiment « ma » fête et j’aurais bien marqué cela d’une manière ou d’une autre… 

En réalité ? Ce fut une grosse journée de travail où je n’ai même pas eu la messe - pour la seule fois de la semaine : pile le mauvais jour ! -, ni la possibilité de prier un office avec quelqu’un ou plusieurs autre(s). Les Laudes seule au réveil, les Vêpres seule tard, les Complies dans quelques instants, seule… La loose quoi pour un jour de fête ! 

 

Et puis, j’admets que, depuis quelques années, j’invitais les rares amis au courant de mon chemin à festoyer autour de quelques crêpes (d’ailleurs, lors de ma pendaison de crémaillère, on m’avait offert un appareil à crêpes : coïncidence ?)… parce que, pour tout vous dire, les amis et les crêpes, j’aime bien ça ! Là, ce soir, c’était remise de bulletins donc une fin bien trop tardive pour préparer de la pâte à crêpes et inviter des amis… la loose je vous dis ! 

 

Il faut dire que je faisais cours, dans cet état d’excitation si particulier qui précède les vacances. 

Quand la dite prof est consacrée, elle admet aimer s’échapper parfois, le temps d’une messe comme dérobée au quotidien pour savourer tout le reste. Mais là, c’était la journée paresseuse d’une prof comme l’opinion publique l’imagine si souvent : 8h30-20h30. 

Il faut dire que, ce soit, c’était remise de bulletins… jusqu’à pas d’heure. 

 

Et la remise de bulletins, ce n’est pas vraiment de tout repos. 

 

Seigneur, Tu sais, je les aime bien mes élèves mais leurs parents, ce n’est pas toujours si simple. 

Certains, la plupart même, ça va mais Tu sais bien qu’il y a aussi ces gros relous… Ces gros relous-là qui vont me prendre plein de temps par rapport à celui que je leur ai alloué et me mettre en retard, ceux-là qui vont m’accabler sous un moulin à paroles que mon tempérament sensible peine à supporter sans me sentir très mal à l’aise, ceux-là qui critiqueront tout et tout le monde et n’aideront pas leur enfant à grandir en regardant la réalité en face. 

Enfin, non, Tu ne sais pas : ce sont des gros relous mais pour moi, selon moi… pas selon Toi. 

Car Toi, Tu ne les vois pas ainsi : Toi, Tu es même le gars, enfin, Dieu capable de faire l’éloge de l’ami importun ! 

Toi, Tu aimes et Tu sais aimer : je suis mauvaise élève mais j’aime me mettre à Ton école.  

Et puis, il faut dire qu’il y aura surtout ceux-là que je sais que Tu aimes avec cette tendresse si particulière : ceux-là qui sont pauvres… pour de vrai. 

Ceux-là qui me briseront un peu plus le coeur comme à chaque fois, 

Ceux-là même qui me font prier en les écoutant. 

 

Tu sais, je ne sors jamais tout à fait indemne de ces remises de bulletins… 

 

Alors, là, pour la fête de la vie consacrée ? 

Ce n’est pas la fête que j’aurais espérée pour cette première fois où je la vis en étant tout à Toi. Je l’aurais aimée super priante, super amicale, super festive. Mais je crois qu’elle était réussie cette première fête de la vie consacrée d’une jeune consacrée : je crois que j’étais là où Tu me demandais d’être, Seigneur ; 

parce que, Toi, quand Tu rencontres les autres, c’est toujours la fête ; 

Et surtout, je suis certaine que j’y étais avec Toi et que Tu y étais avec moi. 

mardi, janvier 31 2017

Quand je change et changerai ponctuellement de crémerie

... Ça se passera par là 

journal d'une jeune consacrée

sur jeunes cathos blog 

http://wordpress.cef.fr/blogjeunescathos/files/2011/11/logo-jeunescathosblog-500px.jpg

 

dimanche, janvier 8 2017

Laisser se faire la lumière pour découvrir, pour aimer

 

Celui-là est mon élève depuis l’année dernière : fieffé garnement, à la lisière du conseil de discipline bien souvent, trop souvent…

Et, à côté de cela, des histoires familiales bien trop lourdes à porter pour un tout jeune collégien, qui serrent le cœur quand on les apprend.

Puis, en même temps, de vrais efforts et progrès depuis la rentrée, appréciables et appréciés.

 

Pourtant, il n’en demeure pas moins que, cet élève-là, il m’agace bien souvent tant il sait ce qu’il faut faire pour titiller… A moins qu’il ne le cherche même pas, c’est possible aussi.

Avec lui, j’apprends bien plus qu’avec d’autres la patience tant j’ai parfois envie de lui crier dans les oreilles !

 

Cet élève, comment va-t-il grandir ? Réussira-t-on à l’aider ?

Ce matin, à la messe, j’ai pensé à lui : quelle est l’étoile à laquelle il accrochera sa vie ?

Alors, j’ai prié pour lui.

 

Ca m’a fait penser à une scène récente.

Il faut préciser que, souvent, on me demande ce qu’il y a de changé dans ma vie maintenant que je suis consacrée : comme le lendemain, j’aurais du mal à répondre autre chose que « tout et rien ».

Mais au quotidien, dans mon travail de prof, il y a une chose qui change, foncièrement, et j’en ai pris conscience grâce à lui :

Alors que je reprenais cet élève pour la 3ème ou 4ème fois du cours, qu’il n’avait pas écouté les consignes que je venais de donner, que je commençais à sentir monter en moi un début d’énervement et que je priais quelque peu en ces termes : « Esprit Saint, viens à mon aide pour que ce ne soit pas la moutarde qui commence à me monter au nez qui réponde », j’ai été prise soudain d’une grande vague de compassion :

« Si tu pouvais savoir à quel point Dieu t’aime, toi aussi… » 

Intérieurement, je me suis mise à sourire et je crois qu’il l’a perçu :

« Et ma vie, elle est donnée pour toi, aussi » ai-je continué à penser, « peut-être même encore plus spécialement »

Je l’ai pensé, je l’ai prié : ça a redonné, à tout, la juste tonalité.

Et si la sequela Christi – la suite du Christ – à laquelle je me suis engagée, elle passait spécialement par là pour l’enseignante que je suis ? 

Don caché de soi aux élèves ; 

Apprentissage patient de l’amour, dans le cœur du Christ.

 

http://s2.e-monsite.com/2009/12/07/07/huile-1-m-x-1-m--8000-.jpg

Lumière, Kim En Joong

 

mardi, janvier 3 2017

Geneviève comme une ant(i)enne

Dans le diocèse de Nanterre, c'est fête le jour de la sainte Geneviève ! Elle est notre sainte patronne ! 

http://www.lemondedesreligions.fr/images/2013/11/21/3527_cathedrale-genevieve.jpg

Il y a même un propre pour les offices... Alors je me suis dit que vous partager les antiennes de ceux-ci (moins les premières vêpres) était une bonne idée car elles reflètent bien la vie de sainte Geneviève : 

 

Dès l'aube, Geneviève faisait monter sa prière vers le Seigneur. 

Saints et humbles de coeur, bénissez le Seigneur. 

Le Seigneur aime son peuple. Par Geneviève, il l'a secouru dans la détresse. 

Tenant en mains sa lampe allumée, Geneviève cheminait joyeuse à la rencontre du Seigneur. 

Fidèle servante du Seigneur, Geneviève marcha courageusement dans la voie qu'il lui avait tracée. 

Elle priait le Seigneur Dieu de la conduire à la délivrance de son peuple. 

Voici venir les noces de l'Agneau : son Epouse pour lui s'est faite belle.  

 

Et, comme un feu d'artifice résumant tout, les antiennes des cantiques évangéliques : 

 

Antienne du Benedictus : Le Seigneur a fait de Geneviève une messagère d'espérance pour tous ceux qui l'invoquent.  

Antienne du Magnificat : Etrangère au monde, aimée du peuple, consacrée tout entière au Christ, telle vécut Geneviève. Aussi le Seigneur l'a-t-il reçue au festin de son royaume.  

 

Ce qui est assez beau, c'est qu'on peut (on doit ?) se sentir concerné car, malgré sa vie qui se déroula au Vème s., Geneviève est un exemple pour notre temps troublé : femme de prière et femme d'action, elle montre que c'est tout un. Que l'une ne va pas sans l'autre. 

Alors, certes, je suis heureuse qu'elle soit désormais, par similitude de vocation, tout spécialement un exemple pour moi parce que je crois que c'était une sacrée bonne femme mais il me semble que cela marche pour chacun : le don de soi dans sa vocation propre, la prière, la foi en la puissance de celle-ci, l'attention suffisamment grande à l'autre pour percevoir les besoins et l'action, bref, la charité en actes. 

Re-bref, il s'agit de devenir, pour chacun de nous, des messagers d'Espérance de la part du Seigneur... Un voeu tout spécial pour 2017 ? :-) 

 

N.B. : Pour ceux qui ne sont pas familiers de la prière des Heures, les antiennes sont les courtes phrases qui se prient avant et après chaque psaume. 

 

vendredi, décembre 23 2016

En mission d'Eglise

https://lh6.ggpht.com/EiCsqgd_UbBrZ9pvaTAVmZ8JVCGMEaIm3mrO8_m_cimo6KQ6sRF68hijUxPiX2QyqQ=w300

Et puis il y a eu aussi ce gros livre-là que j'ai reçu le 10 décembre dernier... Cela fait déjà plusieurs années qu'il était en ma possession et que j'en usais (bon, pour en abuser on repassera !). 

Prière des heures : manière d'ancrer la journée dans la prière, manière d'infuser et de diffuser la prière dans toute la journée. Manière de sanctifier le temps, manière de chercher à donner à Dieu la première place en chaque jour. 

Prière si marquée par les psaumes, prière si incarnée, prière qui permet de prier avec toute son humanité : prière que j'aime, profondément... même s'il faut bien avouer que, certains jours, ouvrir le bréviaire est peu exaltant ou que, d'autres jours, c'est une lutte pour trouver le temps de prier ce qu'il contient posément. 

 

Et maintenant ? Maintenant, c'est la mission qui m'est confiée. Y a-t-il une différence ? Oh, certainement, sur un long terme, il y a une réelle différence pour maintenir une fidélité vivante à cette prière : pas tant en termes d'obligations qu'en termes d'amour.

Mais il y a surtout eu une différence que j'ai perçue dès le lendemain de ma consécration : cette prière, ce n'était plus "ma" prière.

C'était devenu la mission confiée par l'Eglise de porter sa prière et de la faire mienne : devenir une priante parmi les priants ; devenir voix, mains, coeur et être de et à l'Eglise pour porter chaque jour plus sa prière pour le monde, pour porter chaque jour plus avec elle et en elle sa prière pour mes frères et mes soeurs qui en ont tant besoin. 

Et cela, c'est tout de même drôlement grand. 

 

jeudi, décembre 22 2016

Du texte et de l'image

http://musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/chagall/sites/musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/files/styles/object_slider/public/img_6.jpeg?itok=5E0hGCtb

En lien avec les deux précédents post, pour ceux qui ont demandé en commentaire ou en privé : 

- Le lien vers l'homélie de mon évêque à l'occasion de ma consécration (l'Evangile était celui des Béatitudes). 

- L'album photos mis sur Facebook par le diocèse

 

Mais l'essentiel est surtout la profonde joie que donne le Seigneur ! :-D 

 

lundi, décembre 12 2016

Histoire d'alliance

 

http://img11.hostingpics.net/pics/250038IMG2489.jpg

 

Depuis hier, je porte un petit anneau métallique au doigt.

Une alliance, comme signe d’Alliance qu’un Autre a conclue avec moi et dans laquelle j’ai accepté et j’ai choisi librement d’entrer, d’une manière toute spécifique.

 

Je ne réalise pas bien encore tout ce qu’elle signifie… mais je sais que c’est le plus grand et le plus beau choix de ma vie.

 

A la fois, je souris en la regardant cette petite alliance – je trouve ça fou tout ce qu’elle signifie ! Je ne m’y fais pas ! – et, en même temps, pour ne rien vous cacher, très concrètement elle me gêne un peu. Pas de manière terrible, certes, mais pour qui n’a jamais vraiment porté de bague, cela fait désormais environ 36h que j’en porte une non-stop - et c’est loin d’être fini : imaginez l’effet !

 

Je n’envisage pas de l’enlever… alors je la sens un peu tout le temps. Pour la moindre petite action et même au réveil ce matin après avoir dormi dessus. J’entends aussi désormais un son métallique quand je tape de la main droite ou encore j’ai eu bien mal tout à l’heure au moment de la paix du Christ à cause des gens qui serraient trop fort ! Et pourtant, je fais tout comme d’habitude !

 

Rien n’a changé et pourtant tout a changé.

C’est la même chose dans ma vie, très concrètement : rien n’a changé, demain je retrouverai mes élèves sans rien leur dire… et pourtant tout aura changé : tout de ma vie sera donné au Seigneur et aux autres ! Et c’est complètement fou ! (Oui, je sais je l’ai déjà dit mais c’est ma pensée répétitive du moment).

 

Je me demande si cette alliance qui dérange, ce n’est pas un peu comme un appel à accueillir mieux la grâce en moi, et peut-être encore plus spécifiquement, la grâce propre à la vie consacrée.

Cette grâce qui dérange toujours, qui gêne aux entournures, qui creuse un peu – comme la peau jusqu’à ce qu’elle forme un cal.

 

Pourtant, même physiquement habituée, il s’agira justement de ne jamais s’y habituer complètement… Et d’oser la regarder cette petite alliance, toujours plus, afin que la grâce travaille : car elle nous modèle bien plus efficacement qu’un simple frottement !

 

page 2 de 2 -